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Wilmots : "Je connais ce sport par cœur"

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Wilmots : "Je connais ce sport par cœur" Empty Wilmots : "Je connais ce sport par cœur"

Message par hornet69 Jeu 30 Jan - 15:25

Lorsque Marc Wilmots a pris les rênes de la Belgique en juin 2012, les Diables Rouges étaient encore au purgatoire. Dix ans s'étaient écoulées sans qu'ils aient pris part à la moindre compétition internationale. 54ème au Classement FIFA/Coca-Cola, l'équipe naviguait en plein doute. Et l'arrivée de ce jeune et inexpérimenté entraîneur (44 ans à l'époque) ne prêtait guère à l'optimisme, malgré l'émergence récente d'une talentueuse génération de joueurs, disait-on...

Quelques mois plus tard, la Belgique flirte avec le paradis. Invaincue en qualifications pour la Coupe du Monde de la FIFA, Brésil 2014, l'équipe est transformée, proposant un football à la fois beau et efficace. L'ancien milieu de terrain international (80 sélections) a sorti les Diables de l'enfer pour les installer au 6ème rang du classement mondial. "Attention, on n'a rien gagné !", prévient tout de même Wilmots, ange-gardien de ces Diables. FIFA.com l'a rencontré à Costa do Sauípe, en marge du Tirage au sort officiel de l'épreuve suprême.

Marc, avec 26 points glanés sur 30 possibles, votre campagne qualificative n'a-t-elle pas été plus facile que prévu ?
Nous avons attaqué ces éliminatoires comme si nous allions jouer dix finales. Nous avions encaissé 15 buts durant les qualifications pour le dernier Euro. C'était beaucoup trop. J'ai donc mis ma patte, en installant un bloc compact, le but étant de laisser peu d'occasions à l'adversaire. Tout le monde a fait sa part de boulot. Collectivement, on s'est amélioré. On a eu un peu de réussite en Serbie lors du troisième match remporté 3:0. Dans le premier quart d'heure, on aurait pu prendre deux buts. Pour le reste, cette campagne a été difficile jusqu'au bout.

Ce match à Belgrade est-il le premier tournant dans votre parcours ?
C'était seulement le troisième match. On vient gagner chez l'un de nos adversaires directs en inscrivant trois buts sans en encaisser. Cela donne un gros coup au moral de son concurrent. Mais je gardais les barrages pour objectif minimum, et donc la seconde place. Finalement, nous n'avons rien lâché. Nous avons fait le plein de points contre la Macédoine. De match en match, on les a engrangés. Au final, nos 26 points sur 30 et les neuf unités d'avance sur la Croatie montrent que nous avons su être constants tout au long de ces éliminatoires.

S'il fallait ne retenir qu'une rencontre, serait-ce celle-là ?
Je retiendrais plutôt le Belgique-Serbie de juin 2013, pour différentes raisons. D'abord parce qu'un match très important, en l’occurrence Croatie-Ecosse, se jouait parallèlement au notre. Ensuite, parce que c'était le dernier match de la saison. Et pour tout sélectionneur, ce match est très compliqué. Les organismes sont fatigués, il faut mentalement se remettre dedans. J'en avais fait l'expérience en tant que joueur, je savais que ça serait très difficile. On a donc quitté la Belgique et fait un stage aux États-Unis pour nous préparer au mieux. Cela nous a fait beaucoup de bien. On a enchaîné avec deux victoires, 2:4 face aux USA et surtout 2:1 à la maison contre une belle équipe serbe, très jeune, qui devrait intégrer le top 25 du classement FIFA d'ici peu.

Vous avez finalement décroché votre sésame en Croatie en octobre dernier grâce à un succès 1:2. Que vous êtes-vous dit au coup de sifflet final ?
Je me suis dit "ça y est, on y est". On a beaucoup travaillé pour cela, et on doit en profiter. Tout le monde rêvait de la qualification pour cette jeune équipe. Elle n'a que 24 ans de moyenne d'âge, et n'a donc jamais fait l'expérience d'une grande compétition. Mais attention, on n'a rien gagné ! Le tournoi n'a pas commencé. A titre personnel, je vais attaquer mon cinquième Mondial ayant déjà quatre coupes du monde à mon actif en tant que joueur. Mais eux vont vivre une nouvelle expérience qui, je l'espère, en appellera d'autres. Je crois d'ailleurs que les fondations sont posées dans l'optique des qualifications pour l'Euro 2016 en France. Cette équipe est partie pour 5-6 ans, et possède une marge de progression très intéressante.

N'êtes-vous pas en train de vivre les plus belles heures de votre carrière dans le football ?
J'ai eu pas mal de bons moments dans ma carrière ! La victoire en Coupe de l'UEFA avec Schalke 04 a également été quelque chose d'exceptionnel. Cela faisait 19 ans que le club n'avait pas participé à une coupe d'Europe... et on remporte le trophée, l'année de mon arrivée ! Avec la Belgique, ça faisait 12 ans qu'on n'avait plus goûté aux joies d'une qualification pour une compétition internationale... et on décroche le sésame pour la Coupe du Monde un an après ma prise de fonction. Ce sont des moments formidables.

Joueur ou entraîneur, l'émotion est-elle semblable ?
C'est incomparable, la différence est simple : joueur, tu peux décider toi-même du cours d'un match. La balle est dans tes pieds. Entraîneur, tu dois espérer que tes joueurs le fassent pour toi. Pour cela, tu les mets dans les meilleures dispositions possibles, tu cherches à ressortir le maximum de leur potentiel. Ce sont deux approches complètement différentes.

Et dans la peau duquel êtes-vous le plus heureux ?
Je suis pleinement satisfait de ma vie d'entraîneur. J'aime travailler avec les gens, j'aime le rapport humain. Et puis je suis un passionné. J'aime mon sport, et je le connais par cœur. Le plaisir est différent mais honnêtement, j'en aurais pris autant dans les deux. D'ailleurs, je suis certes sur la touche, mais je me sens encore très joueur. En match, je communique avec mes hommes de la même façon que je le faisais avec mes coéquipiers il y a quelques années.


Votre équipe nationale a traversé une période pour le moins compliquée ces dernières années. Comment la fédération belge et vous-même avez réussi à changer aussi radicalement son destin ?
C'est un processus long et compliqué. Jusqu'en 2002, nous sommes parvenus à nous qualifier pour six Coupes du Monde consécutives. Puis le football belge a commencé à dégringoler. Trois ou quatre sélectionneurs se sont succédé et n'ont peut-être pas suffisamment osé. Peut-être a-t-on voulu trop vite remplacer les internationaux les plus âgés par des jeunes ? Peut-être l'équipe a-t-elle manqué d'expérience ? Plusieurs facteurs peuvent expliquer ce passage à vide. On trouvera toujours toutes sortes d'excuses. Mais c'est le passé. Aujourd'hui, l'équipe de Belgique a repris sa route. La manière de travailler est différente. On a cherché la perfection dans la méthode de travail. L'encadrement est très professionnel, les infrastructures sont de grande qualité, le staff médical est de classe mondiale. Tout cela tire vers le haut niveau. Il y a les 23 joueurs, mais aussi les 16 personnes qui m'accompagnent. Nous sommes 40 au total, liés par le respect, et tournés vers un objectif commun. Et puis il y a la fédération et tout un peuple uni derrière cette équipe nationale. Il fallait voir ces milliers de supporteurs réunis sur les grandes places de Belgique, devant des écrans géants, le soir de la qualification... Aujourd'hui, les dizaines de milliers de tickets mis en vente pour assister à nos matches partent dans la minute où ils sont disponibles à la vente. Tout le pays est derrière sa sélection, et il revit avec ces jeunes garçons.

Dans un pays tiraillé par des tensions internes, n'avez-vous pas le sentiment d'avoir finalement mis tout le monde d'accord ?

(Rires) Bien que j'aie été sénateur pendant deux ans, je ne fais plus de politique. Là, on parle de sport. Et effectivement, toute la Belgique se réunit derrière un drapeau, un maillot. Quand on voit le soutien inconditionnel du peuple pour son équipe nationale, cela en dit long sur l'amour porté par les Belges à leur pays. Mais l'équipe de football n'est pas la seule à porter haut les couleurs belges. Philippe Gilbert en cyclisme, Jean-Michel Saive en tennis de table et bien d'autres sportifs ont réussi à réunir les Belges autour d'exploits sportifs.

Quand on s’appelle Marc Wilmots, a-t-on immédiatement le respect des joueurs ?
Ce n'est pas à moi de répondre. J'ai le sentiment que mes joueurs ont adhéré à ma manière de travailler. Ma ligne de conduite est basée sur un respect mutuel, et a pour unique but de favoriser le collectif. Celui qui ne comprend pas cela et qui décide de la jouer "solo" n'a pas sa place dans le groupe. Pour le top niveau, l'équipe doit avoir l'envie de s'arracher ensemble. Quand je parle d'équipe, j'inclus tous les joueurs, y compris ceux que j'appelle les joueurs de réserve, qui doivent commencer le match sur le banc. Pour moi, il n' y a pas de remplaçant, il n'y a que des titulaires. Et je crois que cette idée a été bien intégrée, vu le nombre de fois où mon banc a fait la différence au cours de la campagne qualificative. Chapeau à eux !

Quel genre d'entraîneur êtes-vous ? Comment vous décririez-vous ?
Je suis quelqu'un de professionnel, perfectionniste, rigoureux... Mes six saisons passées en Allemagne sont passées par là. Je suis à cheval sur la ponctualité, sur le respect de certaines règles de vie. Ces règles sont les mêmes des U-17 jusqu'aux A. Celui qui ne les respecte pas ne vient pas en équipe nationale. J'aime le sérieux dans le travail. Mais je sais aussi être souple. Je veille d'ailleurs à marier du mieux possible le travail et le relâchement.

Et quelle est votre philosophie de jeu ?
En flamand on dit "voor verdedigen", ce qui signifie "défendre en avançant". L'idée est de ne pas laisser d'espace et d'occasion à l'adversaire. Cela demande beaucoup de coaching et de force mentale. En attaque, j'estime qu'il faut se créer un minimum de cinq-six occasions par match. Je préfère perdre un match 2:0 en ayant réussi à se procurer des occasions plutôt que de ne rien proposer dans le jeu. J'aime les gens qui osent. La Belgique a les joueurs pour oser et se faire plaisir. Le plaisir est d'ailleurs un facteur très important pour moi.

On remarque que vous aimez varier vos options offensives. Aucun buteur attitré ne se dégage de votre équipe. Est-ce un avantage ?
Je n'aime pas avoir qu'un buteur. S'il est en panne, on est mal. Je préfère avoir tout un panel. J'aime que ça vienne de tous les côtés. Je joue donc avec un triangle renversé, avec un seul 6 mais deux 8, lesquels se projettent vers l'avant, et sont capables de marquer. On l'a vu en Ecosse avec Steven Defour, ce sont des joueurs comme ça dont j'ai besoin dans mon système. Je veux qu'il y ait au moins cinq joueurs qui rentrent sur le terrain en se disant "aujourd'hui, je vais marquer." Pour marquer, il faut avoir l'envie et prendre le risque. Il faut du caractère. Tu peux frapper 10 mètres au dessus mais tu peux aussi taper dans le mille. Il faut aller dans la zone où ça fait mal. Et cette zone, ce sont les 16 mètres.

Jusqu'où pensez-vous pouvoir emmener vos Diables Rouges lors de la prochaine Coupe du Monde de la FIFA ?
Par expérience, je sais que réussir à sortir des poules n'est pas évident. Passée la phase de groupes, tu ne dois avoir une qu'une seule idée : aller au bout. Mais chaque match est une finale, qui peut dépendre d'un penalty, d'une décision arbitrale, de tellement de facteurs... A Italie 1990, on jouait l'Angleterre en huitième de finale. On touche deux fois les poteaux, on domine, on a la meilleure équipe, et on se prend ce but à la 120ème minute qui conduit à notre élimination... Voilà à quoi ça tient. Je serais déçu de ne pas atteindre les huitièmes de finale. C'est mon premier objectif. Après on verra.

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