"Dans le stade, je me sens fort, vivant, important…"
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"Dans le stade, je me sens fort, vivant, important…"
"Enculé – fils de pute – connard – va te faire foutre – grosse merde." Cela vous choque ?
Alors n’entrez jamais dans un stade de football. Cet endroit sensé vous provoquer de la joie et du plaisir n’est rien d’autre qu’un défouloir et une entreprise de haine. Mais qui est donc ce "supporter", qui préfère huer que supporter. Insulter qu’applaudir. Siffler qu’encourager. Et casser que de construire. Fiction.
BIP BIP BIP BIP BIP BIP BIP BIP BIP BIP BIP BIP BIP BIP BIP BIP BIP BIP BIP BIP
…
"Saloperie de réveil. Il est 6H, l’heure de se lever. Putain, je suis crevé, mais pas le choix, faut y aller, comme disait Faf la Rage. Une petite douche, un café et c’est parti vers ce boulot de merde que je déteste. Mais courage, dans quelques heures, c’est direction le stade. Ça va me changer les idées. Ce n’est pas que mon quotidien me fait chier… Mais si en fait.
La journée passe. Les gueules de mes collègues, par contre, beaucoup moins. Ces gars me soulent, à me traiter comme de la merde, à me dénigrer. Je les emmerde, moi. Ils ne savent pas qui je suis. Mais je préfère penser au match de ce soir que de m’énerver. Il faut qu’on gagne, sérieux. Les autres en face, ce ne sont que des tocards. Rien que la couleur de leur maillot me fait gerber. Quel club de bouseux. Comment on peut supporter ça ?
Il est temps de quitter le boulot et de rentrer à la maison. Mon écharpe ? Où est mon écharpe ? Bordel! C’est encore cette conne qui l’a mal rangée! Comme de fait, elle était au porte-manteau, n’importe quoi. Bon, la bière est au frais, ça c’est déjà une bonne nouvelle. Je vais m’en enfiler une paire histoire d’être chaud. C’est important. Si on n’est pas dans de bonnes conditions pour aller au match, comment on peut s’y amuser ? Je n’ai jamais compris ces gens qui vont au stade pour s’assoir, regarder, et applaudir de temps en temps. Bourgeois de mes deux!
Voilà Steven et Robben. Il s’appelle Robert mais depuis le Mondial on l’appelle Robben. C’est classe non ? Bon, on file avec mes deux potes au stade, il est temps, je commençais à en avoir un peu marre de rester chez moi. Six jours sans match, c’est déjà dur. Premier arrêt à la pompe, histoire d’acheter des cannettes. Pour l’ambiance. Déjà expliqué. "Hé Robben, tu prends des Bifi aussi ? J’ai la dalle, j’ai rien avalé de la journée…"
Il y a déjà du monde aux abords du stade. Un bisou par-ci, un bisou par-là. "T’es chaud ? Ouais, moi aussi, ça va gueuler!" Les tickets ? C’est Steven qui gère ça. Nous, on va commander une tournée. Ambiance, tout ça. On n’est même pas encore dans le stade que les flics traînent déjà par là. "Z’avez rien d’autre à foutre ? Cassez-vous!". Ils m’énervent ces enfoirés. Toujours à vous emmerder. On ne fait rien de mal, là. Et ils viennent déjà nous provoquer…
Quand je rentre dans le stade, j’ai toujours cette même impression. Je me sens chez moi, mais en mieux. Je me sens vivant. Je me sens important. On est bien, là, avec quelques chopes avalées, avec les potes, prêts à mettre le feu, à foutre le bordel. Et le premier moment important, c’est la composition des équipes. "Prêts les gars ?" – "Ouais!" – "Numéro 1…" – "OOOOOOOOOOOOOOOUUUUUUUUUUUUUHHHHHHHHH".
Le match a commencé. On est bien dedans, là. Mais les autres en face commencent déjà à m’énerver. "Lève-toi hein crevard t’as déjà rien!" C’est toujours la même chose avec nos adversaires, quand ils viennent ici ils tombent comme des mouches et pleurent comme des fillettes. ET L’ARBITRE QUI LUI DONNE LA FAUTE EN PLUS ? Fils de pute va! Ouuuuuuuuuuuuuuuhhhhh! Quelqu’un a un briquet à balancer ? On ne sait jamais. J’ai la main chaude là…
"Ooooooh hisse, enculé, fils de pute!" Que c’est bon d’insulter le gardien adverse. Il m’énerve ce con en plus. C’est comment son nom ? On s’en fout en fait. Par contre, l’autre enculé qui nous a mis un but en face, je le retiens celui-là. Dès qu’il a la balle, je lui gueule après. Sûr que ça va le déstabiliser. "Hé Robben, t’as pas une clope là ? Je suis un peu nerveux. Puis va chercher des chopes hein! Je vais pisser du sable moi ici." HÉ SORS UN PEU TES CARTONS REF’ PUTAIN! Ça va huer à la fin du match…
C’est fini. Une défaite putain, une défaite! Ils me soulent ces joueurs. Bande de merdes. Puis les dirigeants, quelle bande de crevards, juste bons à s’en mettre plein les poches sur notre dos à nous, les supporters. Et regarde-les ces branleurs de supporters en face. Ils sont contents ? Ils ont trois points ? Bande de merdes! J’ai besoin de me défouler. Vite, une poubelle, une vitrine ou un rétroviseur, j’ai le pied qui me démange. C’est toujours mieux que de taper dans un gosse.
"Merci les gars, à samedi prochain, hein, et en forme!" Voilà, la soirée s’est terminée. Malgré la défaite, ça fait du bien de se changer un peu les idées, de se lâcher et de boire quelques pintes. Au stade, je me sens bien. Je me sens fort. Toute la semaine, je ne pense qu’à ça: encourager mon équipe et la porter vers la victoire. Mais quand on joue contre des enfoirés comme ça, avec un arbitre de merde, c’est énervant. Bon, il reste des choppes dans le frigo ou l’autre a tout bu ? Vivement samedi prochain, ça me manque déjà.
Maintenant, au lit. Je suis crevé. C’est épuisant, la vie d’un supporter. Et dire que demain je dois emmener l’autre et sa pisseuse à la danse. Elle ne savait pas me faire un gamin ? Un vrai gars, fan de foot, que j’aurais emmené avec moi au stade. J’aurais été tellement fier de le voir avec son écharpe, à mes côtés, à crier. Comme son papa, il aurait détesté nos connards d’adversaires et les arbitres. On a ça dans le sang, la passion! Puis à l’école, ça aurait été le king. Grâce au foot, il aurait reçu une vraie éducation. Il deviendrait un homme. Un vrai. Un dur. Comme moi, en fait…"
Voilà Steven et Robben. Il s’appelle Robert mais depuis le Mondial on l’appelle Robben. C’est classe non ? Bon, on file avec mes deux potes au stade, il est temps, je commençais à en avoir un peu marre de rester chez moi. Six jours sans match, c’est déjà dur. Premier arrêt à la pompe, histoire d’acheter des cannettes. Pour l’ambiance. Déjà expliqué. "Hé Robben, tu prends des Bifi aussi ? J’ai la dalle, j’ai rien avalé de la journée…"
Il y a déjà du monde aux abords du stade. Un bisou par-ci, un bisou par-là. "T’es chaud ? Ouais, moi aussi, ça va gueuler!" Les tickets ? C’est Steven qui gère ça. Nous, on va commander une tournée. Ambiance, tout ça. On n’est même pas encore dans le stade que les flics traînent déjà par là. "Z’avez rien d’autre à foutre ? Cassez-vous!". Ils m’énervent ces enfoirés. Toujours à vous emmerder. On ne fait rien de mal, là. Et ils viennent déjà nous provoquer…
Quand je rentre dans le stade, j’ai toujours cette même impression. Je me sens chez moi, mais en mieux. Je me sens vivant. Je me sens important. On est bien, là, avec quelques chopes avalées, avec les potes, prêts à mettre le feu, à foutre le bordel. Et le premier moment important, c’est la composition des équipes. "Prêts les gars ?" – "Ouais!" – "Numéro 1…" – "OOOOOOOOOOOOOOOUUUUUUUUUUUUUHHHHHHHHH".
Le match a commencé. On est bien dedans, là. Mais les autres en face commencent déjà à m’énerver. "Lève-toi hein crevard t’as déjà rien!" C’est toujours la même chose avec nos adversaires, quand ils viennent ici ils tombent comme des mouches et pleurent comme des fillettes. ET L’ARBITRE QUI LUI DONNE LA FAUTE EN PLUS ? Fils de pute va! Ouuuuuuuuuuuuuuuhhhhh! Quelqu’un a un briquet à balancer ? On ne sait jamais. J’ai la main chaude là…
"Ooooooh hisse, enculé, fils de pute!" Que c’est bon d’insulter le gardien adverse. Il m’énerve ce con en plus. C’est comment son nom ? On s’en fout en fait. Par contre, l’autre enculé qui nous a mis un but en face, je le retiens celui-là. Dès qu’il a la balle, je lui gueule après. Sûr que ça va le déstabiliser. "Hé Robben, t’as pas une clope là ? Je suis un peu nerveux. Puis va chercher des chopes hein! Je vais pisser du sable moi ici." HÉ SORS UN PEU TES CARTONS REF’ PUTAIN! Ça va huer à la fin du match…
C’est fini. Une défaite putain, une défaite! Ils me soulent ces joueurs. Bande de merdes. Puis les dirigeants, quelle bande de crevards, juste bons à s’en mettre plein les poches sur notre dos à nous, les supporters. Et regarde-les ces branleurs de supporters en face. Ils sont contents ? Ils ont trois points ? Bande de merdes! J’ai besoin de me défouler. Vite, une poubelle, une vitrine ou un rétroviseur, j’ai le pied qui me démange. C’est toujours mieux que de taper dans un gosse.
"Merci les gars, à samedi prochain, hein, et en forme!" Voilà, la soirée s’est terminée. Malgré la défaite, ça fait du bien de se changer un peu les idées, de se lâcher et de boire quelques pintes. Au stade, je me sens bien. Je me sens fort. Toute la semaine, je ne pense qu’à ça: encourager mon équipe et la porter vers la victoire. Mais quand on joue contre des enfoirés comme ça, avec un arbitre de merde, c’est énervant. Bon, il reste des choppes dans le frigo ou l’autre a tout bu ? Vivement samedi prochain, ça me manque déjà.
Maintenant, au lit. Je suis crevé. C’est épuisant, la vie d’un supporter. Et dire que demain je dois emmener l’autre et sa pisseuse à la danse. Elle ne savait pas me faire un gamin ? Un vrai gars, fan de foot, que j’aurais emmené avec moi au stade. J’aurais été tellement fier de le voir avec son écharpe, à mes côtés, à crier. Comme son papa, il aurait détesté nos connards d’adversaires et les arbitres. On a ça dans le sang, la passion! Puis à l’école, ça aurait été le king. Grâce au foot, il aurait reçu une vraie éducation. Il deviendrait un homme. Un vrai. Un dur. Comme moi, en fait…"
Ceci est une fiction. Toute ressemble avec des faits réelles serait fortuite.
Oufti on dit FILS DE PUTE dans le stade ?????
merde alors !!!!
gazzzzzzzzzzz :gan:
GAN 3- Censuré soulier d'or
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Date d'inscription : 27/10/2013
Age : 31
Localisation : Bovigny
Re: "Dans le stade, je me sens fort, vivant, important…"
On comprend ainsi beaucoup mieux pourquoi certains aiment tant se rendre au stade...
Re: "Dans le stade, je me sens fort, vivant, important…"
la vie de mon cher Gan viens d'etre resume la
incroyable bravo
incroyable bravo
Un rien Cynique- Censuré espoir
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Date d'inscription : 23/11/2013
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Localisation : Muscat | Oman
Re: "Dans le stade, je me sens fort, vivant, important…"
P. Grandille a écrit:On comprend ainsi beaucoup mieux pourquoi certains aiment tant se rendre au stade...
Me semblait bien que t'es un supporter de salon
Invité- Invité
Re: "Dans le stade, je me sens fort, vivant, important…"
lambotoro a écrit:Me semblait bien que t'es un supporter de salon
Il n'est pas indispensable d'insulter les adversaires pour se montrer bon supporter de son club préféré, je laisse cela aux ânes.
"Je suis fermement persuadé que les ânes, quand ils s'insultent entre eux, n'ont pas de plus sanglante injure que de s'appeler hommes." (
Heinrich Heine)
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