L'avenir du foot wallon, des millions mais pas de révolution

FOOTBALL Benoit Thans: "Il aurait surtout fallu faire des centres de foot-élite."
En 2011, André Antoine, ministre wallon des Sports, lançait son Plan Foot. Soit 101,5 millions distribués sur cinq ans, entre 2011 et 2015, aux clubs de football wallons et bruxellois. Le but de ces 20,5 millions annuels était clair : "Rattraper le retard sur la Flandre", comme il l’expliquait lors de la présentation du projet à Tubize au mois de mai 2011.

Pratiquement trois ans plus tard, 61,5 millions ont déjà été distribués. Même si les effets sont surtout attendus à long terme, la conclusion est déjà claire : cela ne changera rien ou presque pour le football professionnel wallon dans les années à venir.

L’argent s’est dirigé en bonne partie vers le football amateur. Un exemple : en décembre 2013, le Royal Excelsior Stéphanois, basé à Court-Saint-Etienne et évoluant en troisième Provinciale, a reçu 822.330€ pour construire un tout nouveau bloc vestiaires-cafétéria et un parking. Une excellente nouvelle pour ce club et ses quatorze équipes mais ce n’est évidemment pas cela qui va amener plus de formations wallonnes parmi l’élite du football belge.

Il y a dix jours, Dominique Leone, président de Mons, expliquait son ras-le-bol, notamment au niveau des infrastructures toujours inachevées du stade Charles Tondreau. Un gros manque à gagner pour son club qui semble filer droit vers la D2.

Le Plan Foot prévoyait aussi d’investir dans les enceintes, dont 9,5 millions pour celle de l’Albert. L’argent est toujours attendu et il risque sans doute d’arriver trop tard, même s’il sera plus simple d’essayer de remonter avec un stade enfin terminé.

Benoît Thans, chef du groupe d’experts chargé d’analyser les forces et les faiblesses du foot wallon avant de lancer le plan d’André Antoine, ne participe pas à la distribution de l’argent. "Moi, j’avais juste fait l’état des lieux, précise-t-il. J’avais fait le tour des grands, des moyens et des petits clubs et j’en étais arrivé à une conclusion générale : notre football a de gros soucis d’infrastructures et d’encadrement. Ce plan est là pour essayer d’aider les clubs qui le méritent."

Selon lui, le plus important est d’aider la formation du top en Wallonie. "Il y a actuellement trois clubs francophones en D1. Soit quinze jeunes par équipe d’âge. Il y a donc quarante-cinq places pour nos élites francophones par catégorie. Le sommet de la pyramide est beaucoup trop étroit. Il faudrait créer plus de centres foot-élite en Wallonie, notamment dans le Namurois et dans le Luxembourg afin de rééquilibrer les forces."

Ce n’est pas vraiment prévu par le Plan Foot, même s’il faut souligner que chaque club de D1 reçoit 150.000€ pour la formation chaque année (100.000 pour les clubs de D2, 40.000 pour les clubs de D3 et 15.000 pour les clubs de Promotion). De quoi mettre du beurre dans les épinards mais pas assez pour concurrencer le foot flamand…  

preche pour sa paroisse , le ben