Face au Dinamo Moscou, "Anderlecht aura des occasions, mais gare à la punition en contre"

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À la découverte de l'adversaire d'Anderlecht. Une histoire de roubles, de pillage de l'Anzhi et de rotation pour reconquérir la Russie.


Besnik Hasi avait la mine des mauvais jours en découvrant un voyage hivernal dans le froid moscovite sortir des boules de l'UEFA. Sur le papier, le Dinamo Moscou fait bien moins trembler que l'ogre de Saint-Petersbourg, lancé sur une voie royale vers un titre qui lui échappe incompréhensiblement depuis deux saisons. Pourtant, le plus vieux club de Russie semble prêt à renouer avec son glorieux passé.

Si le club moscovite se conjugue à nouveau au présent, c'est grâce à Boris Rotenberg. Un oligarque russe qui partage son quotidien entre gestion de la banque VTB, présidence de la fédération russe de judo, poignées de main avec son ami Vladimir Poutine et injection de millions dans les caisses d'un Dinamo redevenu ambitieux pour remplir une armoire à trophées fermée à double tour depuis 1995 et une victoire éphémère en Coupe de Russie.

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Sur les cendres de l'Anzhi

Dans la lignée des Abramovich et Rybolovlev, Boris Rotenberg n'est pas du genre à se montrer patient, quitte à délier très largement les cordons de la bourse. Les dix-huit millions d'euros dépensés cet été pour attirer William Vainqueur, Alexander Büttner et surtout Mathieu Valbuena à Moscou sont presque insignifiants à côté des 67 millions allongés pour braquer un Anzhi à l'agonie l'hiver dernier. Le Dinamo a largement profité de la fin de l'aventure milliardaire du club du Daguestan en s'offrant les services de Kokorin, Denisov, Zhirkov, Samba, Gabulov et Ionov. Rien que ça. 

Un an a finalement suffi à Rotenberg pour bâtir l'un des noyaux les plus impressionnants de Russie, à la tête duquel il a placé l'expérimenté Stanislav Cherchesov, ancien coach du Spartak qui a intégré la caste des grands entraîneurs russes suite à ses exploits à la tête du Terek Grozny ou de l'Amkar Perm ces dernières saisons. Aujourd'hui, le Dinamo est troisième de la Russian Premier League et peut même rêver de sauter le CSKA pour revenir à six points de l'intouchable Zenit s'il remporte son match de retard. Sur la scène européenne, le tableau est encore plus radieux puisque c'est avec un impressionnant 18 sur 18 dans le rétroviseur que les Moscovites se présentent sur la route d'Anderlecht.

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Kuranyi, loin d'être fini

"Ils sont toujours dans la course pour aller chercher la place qualificative pour la Ligue des Champions, mais c'est vrai qu'ils ont encore du mal contre les gros du championnat" explique [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], grand adepte de Twitter et du championnat russe qui écrit pour [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] et pour l'excellent [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], site francophone spécialisé dans le football d'Europe de l'Est. "Ils ont perdu contre le Spartak, le Zenit, le Lokomotiv et le Rubin Kazan, mais dans le même temps ils ont battu le CSKA Moscou et Krasnodar, ce n'est pas rien."


La victoire contre le CSKA a été acquise grâce à un but d'Aleksandr Kokorin, le nouveau fer de lance du football russe dont la tête trop décroisée a fait trembler toute la Belgique l'été dernier. Avec sept buts inscrits depuis le début de saison, le Russe partage avec son équipier Kuranyi la place de dauphin de Hulk (8 buts) au classement des buteurs de la Russian Premier League. Deux attaquants que Cherchesov aime associer. "C'est une paire très complémentaire" affirme notre interlocuteur, qui ajoute que le buteur allemand est loin d'être en pré-retraite du côté de Moscou : "C'est l'un des joueurs indispensables de cette équipe, de par sa hargne et son efficacité. Il a d'ailleurs récemment hérité du brassard de capitaine avec la blessure d'Igor Denisov, c'est dire à quel point le coach compte sur lui. C'est aussi le deuxième plus gros salaire de Russie derrière Hulk. Même si ce n'est pas spécialement un gros buteur, il pèse énormément sur la défense et sait conserver un ballon."


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"Ionov, la menace numéro un avec Valbuena"

Ce duo offensif n'est pas le seul atout du Dinamo. Devant le duo de milieux défensifs, où les places se disputent entre Igor Denisov, Christian Noboa et William Vainqueur ("Fantastique au cours de ses premiers matches, et toujours le meilleur milieu défensif de l'équipe à l'heure actuelle malgré une petite baisse au niveau du rythme depuis un mois"), l'escadron offensif moscovite est impressionnant. 

Au cœur du jeu, c'est Mathieu Valbuena qui tient les rênes de l'animation offensive : "C'est la plaque tournante offensive, grâce à sa lecture du jeu et ses grandes qualités dans les petits espaces." Avec huit passes dé' au compteur depuis le début de saison, le Bleu partage d'ailleurs avec Hulk la tête du classement des meilleurs passeurs de Premier League. 

Il y a enfin les flancs, animés la plupart du temps par Balázs Dzsudzsak (joueur hongrois le plus cher de l'Histoire) et le moins connu Alexei Ionov. Un nom qui deviendra sans doute rapidement familier pour la défense mauve. "Il n'a pas trouvé sa place à l'Anzhi mais depuis qu'il est au Dinamo, il a pris une autre dimension. Il confirme match après match qu'il est l'un des meilleurs joueurs de cette équipe, et peut-être même la menace numéro un avec Mathieu Valbuena. Il va mettre le feu dans son couloir en débordant pour aller centrer ou en rentrant dans le jeu pour frapper, parce qu'il est capable de très bien conclure les actions."


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Une défense fébrile

La faiblesse de l'armada moscovite, c'est à l'autre bout du terrain qu'il faut la chercher. "Derrière, ils font beaucoup trop d'erreurs. Ils ont des latéraux assez offensifs (dont Büttner, venu de Manchester) et une défense centrale assez lente, pas très mobile. Christopher Samba compense tant bien que mal par son placement mais pour un joueur comme Douglas, c'est très difficile. Il est toujours en retard et se fait systématiquement surprendre quand on joue dans son dos. Par contre, au niveau du jeu aérien, ils prennent toujours le dessus et constituent une menace offensive importante sur les coups de pieds arrêtés de Valbuena."


"Quoi qu'il arrive, Anderlecht aura des occasions" poursuit notre interlocuteur. "Mais il ne faudra pas gâcher trop de munitions parce que derrière, c'est la punition en contre ou sur coup de pied arrêté."


Anderlecht a donc une réelle carte à jouer face aux Russes, d'autant plus que la fébrilité défensive n'est pas le seul point faible d'un club délocalisé loin de son stade en travaux. "Pour le moment, ils jouent à Khimki dans la banlieue de Moscou, dans un stade assez difficile d'accès, sans parler des nombreux embouteillages dans la capitale. Néanmoins, ils ont toujours leurs ultras pour mettre l'ambiance, peu importe l'affluence (qui tourne autour des 5.000 personnes pour les matches classiques de championnat, NdlR). Le stade ne sonne jamais 'vide'."


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Rotation intense et mercato calme

À l'aube de la trêve hivernale, le Dinamo se cherche toujours une équipe-type. "Il y a des incontournables comme Gabulov, Valbuena, Samba et désormais Büttner, mais le reste de l'équipe est soumis à une rotation plus ou moins importante. Il y a une hiérarchie plus ou moins définie qui permet de déterminer qui est le "titulaire" à chaque poste, mais ça n'empêche pas de voir ce joueur sur le banc lors du match suivant. À mon avis, c'est d'ailleurs ce qui empêche le Dinamo d'aller plus haut, car les joueurs doivent se faire à un partenaire différent à chaque rencontre."


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La trêve, justement, sera un autre atout pour les Mauves : "Anderlecht va affronter le Dinamo au meilleur des moments, car on ne sait absolument pas si le club va conserver sa bonne dynamique et comment les joueurs vont digérer ces deux mois sans compétition." Deux mois qui seront marqués par le mercato hivernal, qui pourrait rebattre les cartes dans l'effectif moscovite. Quoique... "C'est assez calme autour du Dinamo. Depuis quelques temps, on parle de la rumeur Podolski pour remplacer Kuranyi qui devrait quitter le club libre en fin de saison, mais c'est tout." C'est donc avec cette équipe qui navigue entre certitudes dans ses résultats et incertitude perpétuelle dans son onze de base que les Russes se déplaceront à Bruxelles au mois de février prochain.

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