L’après-Proto ? Pas un souci à Anderlecht

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

Davy Roef a prouvé qu’il avait l’étoffe d’un futur très bon gardien.
Tous les observateurs étaient unanimes après la performance du jeune gardien à Zulte Waregem: Davy Roef était l’homme de la rencontre et peut faire de grandes choses à l’avenir. Anderlecht est prêt entre les perches en cas d’absence de Silvio Proto. Que les fans du portier titulaire se rassurent, sa place n’est pas en danger pour autant.
Même dans le camp d’en face, on avait conscience de l’exploit du jeune gardien.
"Vu son match, je n’ai plus rien à lui conseiller" , lâchait Sébastien Bruzzese, son homologue de la soirée qui est, lui aussi, passé par la case RSCA. "Il a réalisé un très grand match et je l’en félicite."
Le gamin (vingt ans) n’a pourtant pas pris la grosse tête. Il avouait d’une voix discrète qu’il était satisfait de son match, mais a directement calmé les ardeurs de ceux qui le voient prendre la place de Silvio Proto dans les cages.
"J’ai encore énormément à apprendre de lui. Quand je vois ce qu’il a fait en Ligue des Champions, à Dortmund par exemple, je me dis qu’il est encore un cran au-dessus."
Une humilité qui fera plaisir à Silvio Proto qui n’a pas hésité à le féliciter mais également à Besnik Hasi qui aime les travailleurs de l’ombre.
" Je suis très content de lui" , disait son coach. " Il progresse et prouve sa valeur chaque fois qu’il en a l’occasion."
La direction anderlechtoise ne s’était donc pas trompée en évoquant "le successeur de Silvio Proto" à son égard après son excellent match à Galatasaray. Une confiance maintenue même si certains avaient émis des doutes après quelques hésitations sur la pelouse du Patro Eisden.
S’il a dit ne pas être certain de continuer à défendre le but du RSCA pour le reste de la Coupe, il défendra logiquement les filets des Mauves lors du match retour en février. Une nouvelle occasion pour lui de prouver tout le bien que les spécialistes pensent de ses capacités.
Et quand Filip De Wilde dit de lui qu’il a tout d’un gardien moderne et complet et qu’à "14 ans, il avait déjà le niveau des gars de 17-18 ans" , cela a une réelle signification.

"Jamais nerveux"

Le calme, c’est son truc.  "Sa tranquillité est sa plus grande force" , dit Filip De Wilde.  "Il n’est jamais nerveux. C’est dingue à quel point il sait rester tranquille."
Après avoir tenu sous l’ambiance de feu d’Istanbul, Davy Roef a démontré qu’il ne se laissait pas facilement démonter.  "Il a un mental d’acier pour un si jeune gamin" , exposait Jacky Munaron.
"Les deux anciens derniers remparts ont également évoqué son manque d’expérience et s’accordaient à dire qu’elle viendrait avec l’âge et les matches tout comme son autorité. Filip De Wilde :  "Il est en plein apprentissage. Qu’il se tienne prêt à saisir sa chance dès qu’elle passera."

Balle aux pieds: joue-la comme Neuer

Le gardien moderne n’est-il pas devenu un nouveau libero ? C’est en tout cas vers quoi on se dirige et Davy Roef n’échappe pas à la règle.  "J’étais d’ailleurs vraiment étonné de le voir un peu tergiverser balle aux pieds contre Zulte Waregem car je sais qu’il est capable de bien gérer ça" , explique Filip De Wilde.  "Face à Galatasaray, il avait été impeccable dans ses relances."
Jacky Munaron sait comment le jeune homme a été formé et connaît ses qualités.  "Je l’ai déjà vu sauter une ligne avec précision sur un ballon mi-long. Il cherche toujours à construire le jeu, à amener quelque chose depuis l’arrière."

Dans ses sorties aériennes: faire usage de ses 187cm

Il n’a peut-être pas l’air d’une armoire à glace, mais Davy Roef est loin d’être un gringalet. Il doit néanmoins faire davantage usage de ses 187 cm.  "Il a l’avantage de très bien lire le jeu ", explique Filip De Wilde.  "Il sait où se positionner et comment s’adapter aux différentes circonstances."
De gros atouts quand on connaît les soucis de taille à Anderlecht.  "Il faut un travail de coordination de l’ensemble du groupe ", analyse Jacky Munaron.  "Je vois trop souvent des ballons aériens traîner dans les six mètres. Je ne pointe pas du doigt les gardiens mais l’équipe."

Sur sa ligne: les réflexes et la main ferme

Ses qualités pures n’étaient pas passées inaperçues lors de ses grands débuts en équipe fanion. Face à Zulte Waregem, il a prouvé que, dans son petit rectangle, il était le patron.  "C’est sur sa ligne qu’il est le plus fort ", analyse Jacky Munaron.  "Il possède de solides réflexes et je le trouve très vivace dans ses mouvements."
Filip De Wilde l’a connu jeune et sait que son potentiel est énorme.  "Oui, il est fort sur sa ligne, mais il est avant tout complet. Davy est le prototype du gardien moderne. En ce qui concerne ses réflexes, je suis surtout étonné par la sécurité dont il fait preuve dans ses prises de balle."

Dans ses sorties au sol: "Il sait rester debout"

S’il s’est surtout montré déterminant sur sa ligne, Davy Roef a également sorti une parade sobre mais efficace dans les pieds de Glynor Plet. La raison de la réussite de cet arrêt est la capacité du gardien à ne pas se jeter trop rapidement dans les pieds de l’adversaire.
Une méthode utile s’il est impossible de devancer l’attaquant.  "Peter Schmeichel restait longtemps sur ses jambes et cette technique s’est développée" , lâche Jack Munaron.  "Et Davy Roef est capable d’en faire de même."
Filip De Wilde confirme:  "Il sait rester debout très longtemps avant de faire le geste juste. La technique a évolué et il la maîtrise bien tout comme son timing."