"Duchâtelet est un homme seul, riche mais très certainement malheureux"

Parmi les sept grands clubs actuels du championnat de Belgique, Mogi Bayat collaborent avec cinq d’entre eux : Anderlecht, Genk, Zulte Waregem, Gand et Lokeren. Seuls le Club Brugeois et le Standard lui échappent. "Pour Bruges, c’est mon souhait de ne pas travailler avec ses dirigeants."

Il faut remonter au 31 janvier 2012 pour comprendre la raison. Ce jour-là, Nabil Dirar est transféré à Monaco dans des conditions que l’agent n’a toujours pas digérées. "Ils ont fait payer à Dirar le montant que Bruges devait à Westerlo et ils ont fait payer à Dirar les montants que Bruges devait à d’autres agents. Ce n’était pas du tout prévu au départ. Ils ont fait un chantage au joueur lors du dernier jour du mercato : Ou tu paies ou on ne fait pas le deal . Cela fait partie du foot mais ma volonté est maintenant de ne plus bosser avec Bruges."

Le Club en paie encore les conséquences aujourd’hui. Durant ce mercato de janvier, Bruges s’est montré intéressé par David Pollet. "J’ai directement fermé la porte", assène-t-il. "Je ne veux pas faire d’affaire avec eux. C’est aussi simple que ça."

Mogi Bayat n’est également jamais au Standard. Un club qui ne voue de toute manière pas un grand amour envers le monde des agents depuis l’arrivée au pouvoir de Roland Duchâtelet. Un discours qui ne plaît pas à notre interlocuteur. "Ce club crache sur les managers et veut faire croire qu’il réalise des transferts sans les managers. Pourtant, le Standard fait faire tous ses dossiers à un manager israélien, Dudu Dahan, qui ne paie pas d’impôts et de charges sociales en Belgique. Il facture tout depuis l’étranger. C’est un détourneur de revenus pour l’Etat belge et le Standard s’associe à ça. Dans chaque dossier."

En achetant plusieurs clubs, Roland Duchâtelet tend à mettre une structure unique en Belgique. Une structure où les agents auraient moins de pouvoir. Une volonté que Mogi Bayat ne critique pas. "On verra s’il arrive à ses fins. Pour le moment, il récolte les fruits de l’arbre planté par la précédente direction. Quand tous ces garçons seront partis, on verra la qualité des fruits sur l’arbre qu’il a planté. Il est propriétaire d’un grand club avec le Standard et il a le droit de le gérer comme bon lui semble. Je respecte l’homme, sa réussite. Par contre, je lui reproche l’absence totale d’intelligence émotionnelle. C’est un homme seul, riche mais très certainement très malheureux. Il est à des années-lumière de l’élégance et de la classe du grand monsieur qu’est Roger Vanden Stock."