Olivier Deschacht ou le Maldini mauve

On ne reste pas si longtemps dans un club pareil sans en avoir un minimum, ce n’est pas Yves Taildeman, ardent défenseur de la cause deschachtienne,  qui nous contredira.  Comme l’explique Frankie Vercauteren, « il a prouvé, au fil des années, que le talent, parfois, c’est autre chose que savoir bien jouer au ballon. Physiquement, mentalement, il a toujours été présent et efficace depuis qu’il est entré dans l’équipe. Il est aussi servi par son sens tactique et son expérience. Sa force, c’est un mix de qualités. Dans le foot, il ne faut pas que des Hazard, on a aussi besoin de Fellaini et de joueurs qui combinent une partie des atouts de ces deux-là. Olivier Deschacht est présent partout. Sur certains points, comme la coordination technique, il n’a pas été mature à l’avance mais il a énormément progressé entretemps. »


Son long règne au poste d’arrière gauche a également été possible grâce (ou à cause), à une concurrence qui n’en a que le nom : rappelez-vous les Triguinho, Diogo, Lecjaks et autres Erhet. Ces blagues n’ont jamais dû pousser notre héros dans ses derniers retranchements. Les rares à pouvoir briser son hégémonie ont été déplacés sur l’échiquier, je pense particulièrement à Jelle Van Damme qui fut positionné au milieu ou à Michal Zewlakow qui joua à droite.  Il aura donc fallu attendre l’arrivée d’un arrière gauche digne de ce nom, en l’occurrence Behrang Safari, pour faire vaciller le fils de Ronny et ainsi amorcer, petit à petit, la fin de son insolente suprématie, avec en prime, le retrait du brassard de capitaine auquel il tenait tant (tout comme à sa virginité en bristols rouges).

« Deschacht est un vrai clubman » disait encore dernièrement Vercauteren.  Les circonstances ont également joué ici en sa faveur. En effet, avec un des plus gros salaires du club et une place de titulaire quasi immuable dans une équipe trustant les titres,  le Flandrien avais toutes les raisons de privilégier le confort à l’aventure, d’autant que mis à part un lointain intérêt de l’Espanyol Barcelonne en janvier 2008, il ne suscita jamais réellement l’attention d’autres cercles européens.