Wilmots: "Jeunes doués, restez encore un an chez nous !"

"J’ai toujours suivi un plan de carrière", a expliqué le sélectionneur national lors de sa visite dans les locaux de la DH.

Marc Wilmots ne conseille pas à nos jeunes talents de s’expatrier trop tôt…
Romelu Lukaku avait affirmé un jour sur Twitter que les bons joueurs avaient intérêt à quitter rapidement notre championnat, sous peine de stagner. Approuvez-vous son propos ?

"J’ai toujours suivi un plan de carrière, mais j’ai eu la chance de jouer dans les années où les clubs belges accédaient toujours, bon an mal an, aux quarts de finale, voire aux demi-finales des compétitions européennes. Donc, il ne fallait pas partir. S’exiler prématurément, s’engager trop tôt à l’aventure sans baigner dans un cadre familial rassurant et protecteur, sans bénéficier d’une structure mise en place spécialement pour toi n’est pas l’idéal non plus. Il faut donc choisir le bon moment et le bon club, celui qui permettra une progression bien raisonnée. Il ne faut donc pas opter nécessairement pour un club du top mais pour une formation du subtop qui fera grandir progressivement le joueur. Cette démarche constitue pour moi un bon plan de carrière. Sinon, c’est comme sur un escalier : tu gravis cinq marches d’un coup au risque d’en dégringoler par la suite davantage encore."

Vanaken, Praet, Lestienne, Bruno, Meunier, Batshuayi figurent parmi les espoirs qui, aujourd’hui, percent. Leur conseillez-vous de partir déjà ?

"Non, ni en janvier ni au terme de la saison. Pour moi, il faut avoir disputé 100 ou 120 en division 1 - soit trois ou quatre saisons - pour pouvoir accéder à un palier supplémentaire. Partir trop vite n’est pas bon. Mais tout dépend de l’offre et de la demande, de ce que le club acquéreur potentiel projette de faire. Il y a donc plusieurs parties en cause. Un plan de carrière ne se concrétise pas toujours."

Il y a pourtant beaucoup de Diables qui ont mené à l’étranger une post-formation qui a très bien marché pour eux. C’est le cas de Hazard à Lille par exemple.

"Cela se peut évidemment. Mais la question qui m’a été posée concernait les joueurs qui évoluent dans le championnat de Belgique. Par après, on doit quand même se rendre compte qu’il y a de la qualité chez nous grâce aux centres de formation du Standard, de Genk et d’Anderlecht pour ne citer qu’eux. Les clubs n’ont donc pas toujours mal travaillé. Youri Tielemans pointe également le bout de son nez. Mais il faut qu’ils gagnent encore en gabarit, en expérience pour qu’ils soient mûrs pour l’équipe nationale. Car là, il ne faut pas faire d’erreur."

Les résultats de nos clubs en Coupes d’Europe ne sont pas bons. Le Standard a-t-il raison de considérer l’Europa League comme un laboratoire ?

"Je ne m’immisce pas dans la gestion des clubs. Chaque entraîneur le gère comme il l’entend. La politique des clubs n’est pas mon problème. Je ne les côtoie pas au jour le jour, je ne sais pas ce qui s’y passe."