Analyse: Il n'y a pas de 'petit' champion

Personne, ou presque, n'aurait misé un euro sur Anderlecht à l'entame des Jupiler Pro League Play-Offs. Et pourtant, les Bruxellois sont sacrés champions de Belgique pour la troisième année consécutive!

On entend souvent l'expression "c'est un petit champion" parmi les supporters. Un champion est toutefois champion. Point. C'est à la fin du bal que l'on paye les musiciens. Et c'est au terme de la dernière journée que le nom du champion est connu. On le reconnait cependant à Anderlecht: l'équipe n'a pas livré une saison inoubliable.

Les chiffres le prouvent. Les Anderlechtois se sont inclinés à onze reprises et ont participé à la valse des entraineurs avec le limogeage de John van den Brom lors de l'avant-dernière journée de la phase classique. Avec du recul, le Néerlandais aurait mieux fait de prendre congé au terme de la saison dernière. Quelques tensions étaient à l'époque déjà apparues.

EN MANQUE DE CADRES

Le Néerlandais peut il est vrai avancer quelques circonstances défavorables. Lucas Biglia, Dieumerci Mbokani et Milan Jovanovic, soit trois des cadres de l'équipe, sont partis l'été dernier. Et les Luka Milivojevic, Aleksandar Mitrovic et Frank Acheampong ne sont pas toujours parvenus à les faire oublier. En outre, Matias Suarez a une nouvelle fois manqué la majeure partie de la saison.

Milivojevic n'aura finalement disputé que 23 matchs, avec un temps de jeu d'un peu plus de 1000 minutes. Annoncé comme une version améliorée de Biglia, le Serbe n'a plus joué depuis le Nouvel An. Son compatriote Mitrovic a fait nettement mieux, avec seize buts inscrits notamment, mais l'attaquant a également manqué quelques penalties importants, n'a pas toujours laissé la meilleure des impressions et est tombé à deux reprises dans le piège tendu par le Club de Bruges. Enfin, Acheampong avait superbement débuté la saison, tout en accélération, mais le Ghanéen a pratiquement disparu de la circulation dans la deuxième moitié de championnat.

SANS AME

Les grands moments furent rares au cours de la saison d'Anderlecht. Dans les matchs au sommet, les Mauves ont affiché une certaine timidité, pour ne pas dire frilosité, comme le prouve la défaite 4-0 sur la pelouse du Club de Bruges. Mais contre les "petits" aussi, les Bruxellois n'ont guère brillé.

Tous les quinze jours, les supporters ralliaient pourtant encore en nombre le stade Constant Vanden Stock. Le jeu développé ne fut pourtant guère chatoyant. A domicile, Anderlecht n'a marqué quatre buts ou plus que face à La Gantoise, Charleroi, au FC Malines et à Ostende. Et en 2014, l'équipe n'a tout simplement plus gagné en déplacement en saison régulière.

RENAISSANCE

Mais le 10 mars restera comme le jour de la résurrection. Après la défaite sur la pelouse d'OH Louvain, les Mauves ont touché le fond. Difficile alors de faire pire en effet. Avec pour conséquence le C4 adressé à van den Brom, remplacé par son adjoint Besnik Hasi.

Une victoire contre Ostende sonna comme une première étincelle. Le début de play-offs ne fut néanmoins pas pour autant excellent. Le titre semblait d'ailleurs définitivement hors de portée de crampons au soir du revers au Standard.

Les Bruxellois faisaient alors le dos rond, une fois encore. Ils signaient certes une bonne prestation contre le Club de Bruges, mais bouclaient la première moitié de play-offs par un bilan de 1 sur 6.

A LA ROCKY

Mais comme l'a affirmé avec un plaisir non-feint le manager Herman Van Holsbeeck, 'Anderlecht revient toujours'. "Ce qui compte, c'est pas la force des coups que tu donnes, c'est le nombre de coups que tu encaisses tout en continuant d'avancer. Ce que t'arrives à endurer tout en marchant la tête haute". Cette citation d'un certain... Rocky Balboa résume assez bien la saiason des Mauves.

Tel un boxeur acculé dans les cordes, sous le poids des coups (francs), Anderlecht a fini par se reprendre. Par trois fois, les hommes de Besnik Hasi ont disputé le 'match de la dernière chance'. Avec à chaque fois une issue favorable. "C'est pas fini tant que la cloche n'a pas sonné !", toujours selon Rocky...

SUCCESSEURS DE LUKAKU

Bien que les Anderlechtois ont rarement brillé durant la saison, les notes positives furent néanmoins nombreuses. A l'image de l'éclosion de Youri Tielemans. Evoluant encore en U17 la saison dernière, il a conduit Anderlecht vers un 33ème titre.

Pendant que Tielemans gagnait le coeur des supporters (et des recruteurs), Chancel Mbemba a lui joué à un niveau élevé durant toute la saison. Plus encore que Cheikhou Kouyaté et Bram Nuytinck, il fut le pilier de la défense centrale. Tielemans et Mbemba sont sans doute les plus grands talents d'Anderlecht depuis Romelu Lukaku. L'effectif compte également d'autres grands talents, à l'image des Andy Najar, Frank Acheampong, Dennis Praet et Massimo Bruno. De quoi voir l'avenir... en mauve ?

Très belle analyse.
Et j'adore la fin qui s'annonce plutôt comme un début pour notre Sporting !!!

en espérant pouvoir garder tous ces jeunes pour au moins une saison supplémentaire.