Espagne: La Roja, ce monstre mutant

La Roja, ce monstre mutant
Vainqueur des trois derniers grands tournois internationaux (Coupe du monde 2010, Euros 2008 et 2012), l'Espagne va tenter de garder sa couronne mondiale. Pour réaliser cet exploit inédit depuis plus de 50 ans, la Roja (qui affronte les Pays-Bas à 21h00) se transforme par petites touches.


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L'Espagne de Fabregas et de Diego Costa peut présenter de multiples visages. (Reuters)
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L’Euro 2008 a été le premier titre d’une équipe d’Espagne devenue l’une des plus grandes de l’histoire du jeu en se renouvelant doucement. Six ans après, plus de la moitié de l’effectif est encore là (Casillas, Reina ; Albiol, Ramos ; Xabi Alonso, Xavi, Fabregas, Iniesta, Silva, Cazorla ; Torres, Villa). Ces quatre dernières années, seuls trois joueurs ont réussi à faire leur place dans l’équipe-type. Alba a pris le pouvoir au poste de latéral gauche en 2012. Ensuite, ce sont Azpilicueta (latéral droit) et Diego Costa (en pointe) qui sont apparus.

Les caractéristiques de Diego Costa permettent à la Roja de pouvoir transformer si besoin son toque en un football plus direct, aérien et rapide. La naturalisation de l’attaquant de l’Atlético Madrid, qui possède un profil hétérodoxe dans une équipe qui s’est construite à partir de son jeu de passes courtes, est une évolution intéressante. L’Espagne n’a-t-elle pas jusqu’alors joué tous ses grands rendez-vous sans véritable attaquant de pointe mais avec Fabregas dans le rôle de neuf et demi ? Les caractéristiques du joueur d’origine brésilienne permettent à la Roja de pouvoir transformer si besoin son toque en un football plus direct, aérien et rapide. Cependant, pour son sélectionneur, Costa ne va pas entraîner de révolution : «Il sera un complément utile au groupe». Et devra donc s’adapter à lui.

L'Espagne n'a pris que six buts en six ans de phases finales

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Depuis leur sacre de 2008, les Espagnols ont toujours gagné en respectant leur philosophie basée sur la possession de balle. Mais la fraîcheur du jeu de la Seleccion qui régnait en Suisse et en Autriche a laissé place au calcul. C’est d’abord en étant solide derrière que l’Espagne s’est forgé un palmarès : elle n’a encaissé que six buts en six ans de phases finales (19 matches). Lors de la Coupe des Confédérations l’année dernière, elle a bien tenté de se réinventer totalement, sacrifiant Xabi Alonso pour le virevoltant Mata. Résultat ? Une perte de contrôle au milieu du terrain et surtout une gifle face au Brésil en finale (0-3). «Cela aura servi de mise en garde. Les joueurs se sont dit : "C’est fini, nous ne sommes plus champions du monde, on recommence tout à zéro"», expliquait l’entraîneur de l’Olympiakos Michel dans So Foot. Surtout, ce match aura montré à Del Bosque qu’on ne pouvait pas changer impunément l’ADN d’une équipe.

C.O.-B./L'Equipe