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Etienne De Wispelaere «Je ne verrai plus jamais quelqu’un d’aussi doué que Dries

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Etienne De Wispelaere «Je ne verrai plus jamais quelqu’un d’aussi doué que Dries Empty Etienne De Wispelaere «Je ne verrai plus jamais quelqu’un d’aussi doué que Dries

Message par hornet69 Mer 18 Juin - 13:38

Le formateur gantois a boosté la confiance de Dries Mertens en étant le premier à le lancer en équipe A, à Alost, à 18 ans.

Archive parue dans « Le Soir » du 30 mai 2014
Il sort son smartphone de sa poche et montre fièrement une vidéo qu’il a enregistrée la veille dans les tribunes du stade San Paolo de Naples. Autour de lui, on y voit des centaines de spectateurs qui hurlent «Mer-tens» à en perdre la voix à chaque fois que le speaker scande le prénom «Dries-se». Et devant ce spectacle revisité, les yeux d’Etienne De Wispelaere se remplissent de larmes.
«Il faut m’excuser, dit-il. Depuis le décès de mon épouse, l’été dernier, je suis resté très émotif. Quand je revois ces images, je suis bouleversé. Vous savez, je me suis battu contre l’avis de beaucoup de connaisseurs qui ne croyaient pas en Dries, il y a quelques années. Aujourd’hui, c’est une star en Italie, où il ne peut plus circuler sans être reconnu et sollicité. Et malgré cela, il m’a accueilli comme un roi pour ce match contre la Juventus. C’est la moindre des choses que je pouvais faire pour toi, qu’il m’a dit. Quelle classe…»
Depuis que Dries Mertens a rejoint Naples, il s’est fait un devoir de suivre ses performances à la loupe. «Quand il marque, je pleure… Je vis intensément avec lui. Entre nous, il y a un lien énorme.»
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A 62 ans, Etienne De Wispelaere a tout vu et tout connu dans sa Flandre-Orientale natale. Il n’y a pratiquement pas un terrain de cette province où l’on n’a pas aperçu un jour sa tignasse bouclée, son corps maigrissime et ses lunettes fumées. Tour à tour joueur – «Jusqu’en P2 et jusqu’à 26 ans, l’âge où les blessures ont eu raison de moi» –, entraîneur en D3 et en Promotion, instructeur, scout, adjoint et, aujourd’hui, depuis le mois de septembre 2013, accompagnateur des joueurs qui transitent par La Gantoise, ce régent en éducation physique, qui n’a jamais cessé d’enseigner, a découvert toutes les facettes du miroir du foot, celui d’en haut et celui d’en bas.
«J’ai apprécié chaque moment de ma vie sur les terrains et autour, ajoute-t-il, mais la fonction que j’ai préférée, c’est celle d’entraîneur de jeunes, surtout chez les 17-18 ans, là où on peut parachever leur développement, créer des liens. La pédagogie, cela a toujours été une vocation chez moi. Quand j’ai été appelé comme adjoint de Bob Peeters, quand il a brièvement entraîné La Gantoise (NDLR: de novembre 2012 à janvier 2013), j’ai vite ressenti un manque parce que j’avais dû délaisser l’équipe Espoir avec laquelle je travaillais jusque-là.»
Neuf ans après, il se souvient toujours avec exactitude du jour où, dans cette fonction, il a vu pour la première fois Dries Mertens, en 2005, lors d’un stage à Tongerlo, avec la Topsportschool de Gand où il enseignait, quand l’un des coordinateurs, Bob Brewaeys, a attiré son attention sur «ce petit qui n’est pas mal», affilié à l’époque à Anderlecht, mais dont le Sporting ne voulait plus en raison de son faible gabarit.
«Je n’avais jamais vu quelqu’un avec une telle technique, une telle intelligence de jeu et une telle vitesse de démarrage, raconte-t-il. Et, depuis lors, je n’ai plus jamais vu quelqu’un d’aussi fort que lui. Je ne lui ai pas appris à jouer, il a appris tout seul. Ma première réaction ce jour-là a été de téléphoner à Michel Louwagie, le manager du club, pour lui dire que j’avais découvert le futur Soulier d’or. Il m’a dit de le lui amener et Gand l’a transféré. Pour zéro franc.»
Versé dans le groupe des Espoirs du club gantois, Mertens, qui entame parallèlement des études supérieures en éducation physique, s’impose rapidement comme no10 dans cette équipe où il voit tout avant tout le monde. «C’est un garçon très intelligent et plein d’humour, qui a incontestablement été stimulé par son environnement familial, affirme De Wispelaere. Son papa est licencié en éducation physique et sa maman est professeur à la Faculté des sciences du mouvement et de la rééducation à la KUL. S’il n’avait pas été footballeur professionnel, Dries aurait, à coup sûr, été universitaire. Je me dis parfois que son choix n’a pas dû être facile à digérer pour sa mère… Il avait réponse à tout… et il avait souvent raison; je me souviens de l’avoir réprimandé un jour, en U17, pour une erreur qui nous avait coûté la victoire. Il m’a alors expliqué pourquoi il avait agi comme il l’avait fait et j’ai dû m’incliner: son raisonnement tenait tout à fait la route!»
A Gentbrugge, on le compare inévitablement à Mbark Boussoufa qui, à l’époque, fait les beaux jours chez les Buffalos. «Un jour, alors qu’il passait à côté de notre terrain d’entraînement, je lui ai présenté Dries en lui disant qu’il s’agissait sans doute de son successeur. Quand je lui ai demandé de lui donner un conseil, Mbark lui a simplement dit: Reste toi-même, amuse-toi sur le terrain, fais tes trucs»
Mertens note ces recommandations. Mais, dans cette équipe où les plus jeunes doivent régulièrement laisser leur place aux joueurs du noyau professionnel excédentaires quand ceux-ci y sont renvoyés par Georges Leekens, l’entraîneur en chef de l’époque, il est aussi souvent l’un de ceux qui sont sacrifiés.
«A la mi-saison 2005-2006, raconte Etienne De Wispelaere, j’ai reçu un coup de fil de l’Eendracht Alost, alors en D3, où on me proposait de reprendre l’équipe première pour tenter de la sauver. J’ai demandé à Dries de m’accompagner parce que je savais qu’il allait pouvoir y jouer en équipe A et que cela pourrait lui servir de tremplin. Je croyais en lui et j’étais sans doute le seul à ce moment. Ni lui ni moi ne l’avons regretté. Il s’est rapidement imposé et a même été élu, en moins de 6 mois de temps, joueur de l’année par les supporters.»
Soulignée à Anderlecht pour justifier son renvoi, la petite taille du joueur louvaniste n’a, selon De Wispelaere, jamais constitué un handicap ni sur le plan physique – «Il a juste eu besoin de plus de temps pour percer mais il a aujourd’hui un moteur incroyable» – ni sur le plan psychologique – «Quand il est arrivé à Alost, on a dû lui donner un survêtement de scolaire! Mais je n’ai jamais entendu quelqu’un se moquer de lui; on l’appréciait trop pour ça.»
Pour le formateur gantois, la force de Dries Mertens, c’est aussi d’avoir su faire les bons choix au bon moment. «Il n’a pas raté d’étape», insiste-t-il. Une fois l’aventure alostoise terminée, il a pris le chemin des Pays-Bas, en gravissant patiemment les marches vers les sommets, d’Apeldoorn au PSV Eindhoven, en passant par le FC Utrecht. Avant de se diriger vers l’Italie et Naples, ce club et cette ville où la passion l’emporte souvent sur la raison.
«Le Calcio, ce n’était pas un mauvais choix, souligne Etienne De Wispelaere. Dans un championnat plus défensif, Dries a dû s’adapter, travailler, apprendre à courir en perte de balle là où, aux Pays-Bas, c’est en possession de balle qu’il a appris à faire la différence. Mais je suis persuadé qu’il aurait réussi à s’imposer n’importe où!»
C’est pour cela, sans doute, qu’il souffre en silence quand il le voit prendre place sur le banc des réservistes chez les Diables rouges, où la concurrence avec Eden Hazard lui est, pour l’instant, fatale.
«Je pense que plus haut on va, plus intelligent on est et plus on peut faire jouer ensemble des gars qui pourraient apparaître concurrentiels au premier abord. On dit aujourd’hui qu’il y a quelques joueurs dont a absolument besoin en équipe nationale comme Courtois, Kompany ou Hazard. Moi, j’y ajouterais Mertens. J’espère qu’il ne souffrira pas éternellement de son étiquette de supersub. Même si, en même temps, il m’a dit un jour qu’il ne pouvait pas décemment se mettre à mal jouer quand on le faisait monter au jeu pour prouver que c’est dès le coup d’envoi qu’il faudrait l’aligner!»

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Message par zebre270157 Mer 18 Juin - 18:19

belle interview

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