Standard: le Panoramix des Ultras est interdit de stade

Michel, 57 ans, faisait partie des supporters qui, lors du dernier Standard-Zulte Waregem, avaient quitté la T3 pour aller en T1.
Le Standard reçoit Zulte Waregem ce dimanche. Une rencontre qui avait été le théâtre d’incidents la saison passée : à 0-1, des supporters rouches avaient quitté la Tribune 3 pour entrer dans la Tribune 1 afin d’aller manifester leur colère près du banc de touche liégeois, où était Guy Luzon, et près de la tribune d’honneur, que Roland Duchâtelet avait quittée quelques instants plus tôt. 
Ce match a constitué un tournant : dès le lendemain, l’entraîneur israélien quittait son poste, et, à plus long terme, on peut penser que ce match a contribué au départ de Roland Duchâtelet, qui a déclaré lors de ses adieux : "Mon bonheur personnel joue un rôle prépondérant dans ma vie et, à un moment donné, j’ai senti que cela devenait compliqué pour moi au Standard."
Les supporters anti-Luzon et anti-Duchâtelet ont donc obtenu ce qu’ils voulaient. Mais cela a eu un coût : des interdictions de stade et des amendes. Parmi ceux qui ont été sanctionnés, il y a Michel. Celui qui se définit lui-même comme le Panoramix des Ultras a écopé de 9 mois d’interdiction de stade et de 450 euros d’amende.
"J’ai 57 ans et je vais au Standard depuis 1968", explique Michel. "Je suis un passionné. Je vais à tous les matches, y compris européens, je vais voir les filles, les jeunes, etc. Je suis abonné chez les Ultras depuis la création du groupe en 1996, mais je ne suis pas pour les fumigènes ou les pétards. Je suis juste démonstratif dans ma manière d’encourager mon équipe. Ce jour-là, j’ai juste voulu manifester ma déception."
Michel estime être une victime. "Des supporters ont quitté la tribune et j’ai suivi le mouvement, sans penser aux conséquences. Je n’ai forcé aucune barrière, je ne suis pas monté sur le terrain, etc. Mais lorsque le match a été arrêté avant la fin, j’ai juste fait un doigt d’honneur… et j’ai été pris en photo. Dans le PV, ils ont dit que c’était de l’incitation à la haine, à l’emportement des supporters adverses… qui étaient à l’autre bout du stade. J’accepte une sanction, car j’ai changé de tribune, mais pas 9 mois d’interdiction ! Je n’avais aucun antécédent !" Panoramix a reçu sa sanction en mai : "Je suis certain que la Cellule foot a été influencée par les événements qui ont suivi, comme le tifo Defour, et qu’ils ont voulu faire un exemple. En mai, la saison était finie, donc je ne l’ai pas vraiment senti passer. Mais là, je viens de rater les premiers matches de la saison. Cela fait mal… On me prive de mon jouet. Cela me manque de ne pas retrouver mes potes, de ne pas accompagner mon fils."
S’il en veut à ceux qui l’ont sanctionné, Michel pointe aussi du doigt les joueurs. "Ils peuvent tout se permettre et ils attisent la colère des supporters. Quand je vois les déclas d’un Defour, qui vomissait Anderlecht, ou d’un Ezekiel, qui embrassait le blason du Standard… ça énerve, mais eux, on ne leur dit rien."
Michel espère que le Standard se qualifiera en Europa League, car il peut faire les déplacements européens, sans quoi il devra attendre février pour retourner voir le nouveau Standard.
"Le changement de direction est une bonne chose. Au moins, Bruno Venanzi est un supporter et il sait quelles sont les attentes du public. Je pense qu’on aura besoin d’une année de transition. Puis il faudra voir s’il aura les moyens de ses ambitions. Mais je suis optimiste."

Étonnant il n'y a que des innocents dans les tribunes de Sclessin.